Apprenant l’explosion de la Bombe d’Hiroshima, Denis de Rougemont médite sur les conséquences de cet événement, qu’il assimile à une véritable Révolution pour le genre humain. En effet, non seulement la guerre classique est dépassée, mais la Bombe remet radicalement en question le monde traditionnel des souverainetés nationales et appelle l’avènement d’une Fédération mondiale, condition de notre survie commune.

Pour y parvenir, il faut que les hommes cessent de s’en remettre continuellement aux Etats et acceptent enfin d’assumer leur Liberté en développant une conscience planétaire. Il faut alors s’affranchir du carcan des Etats-Nations (mais non des Nations, qui sont des réalités historiques et culturelles) lesquels, par l’entremise de leurs gouvernants dépassés face à l’ampleur de la tâche que cette Révolution implique, feront tout pour que l’ordre ancien perdure, même s’il n’est plus adapté à la révolution technologique et aux périls nouveaux impliqués par la Bombe.

Denis de Rougemont perçoit bien le poids de résistances à l’avènement d’un ordre mondial, mais il refuse de désespérer et affirme que son combat continuera de toute façon.