Dans ce qui est son dernier grand ouvrage, Denis de Rougemont part d’un constat de crise généralisée affectant nos sociétés : matérialisme débridé, destruction de l’environnement, course aux armements suicidaire. Selon lui, cette mauvaise gestion de la planète a pour responsable collectif les Etats-Nations, leurs mensonges et leurs égoïsmes.

Pour sortir de cette crise, il faut poser les problèmes en termes de finalités. Ce faisant, il faut lutter contre les pseudo-fatalités que nous imposent les technocrates et les zélateurs du progrès scientifique. Il faut à cet égard rappeler avec force que l’avenir n’est écrit nulle part : c’est au contraire l’homme qui, par ses choix quotidiens dont il est responsable, le forge de toutes pièces. Il y a donc urgence à favoriser des cadres d’action permettant une reprise en main par l’homme de son propre destin.

C’est pourquoi il faut encourager l’émergence de régions conçues comme des « espaces de participation civique ». Antithèses de l’Etat-Nation, qui enferme tout dans les mêmes frontières, elles sont de dimension variable en fonction des problèmes qu’elles traitent (eau, transport, éducation, environnement, santé…).